Maladies

Les maladies, avec la nouvelle gouvernance, ne sont plus classées en maladies contagieuses mais en maladies à risques. Il y a trois catégories de risque.

Dangers de première catégorie

Toute suspicion doit être déclarée à la DDPP. La confirmation de la maladie entraîne des mesures de police sanitaire. L’Etat assure une prise en charge logistique et financière des mesures.

Quatre dangers sont actuellement classés en 1° catégorie : il s’agit de la loque américane, de aethina tumida, de tropilaelaps et de la nosemose (nosema apis).

Nous n’avons aucun traitement contre ces dangers. Seules, de bonnes pratiques apicoles limitent le risque. L’utilisation d’antibiotiques est INTERDITE. Nous vous rappelons que tout ce que vous mettez dans vos ruches se retrouve dans la cire, le pain d’abeilles ou le miel (y compris sous forme de résidus qui parfois sont plus toxiques que le produit lui-même).

Nous vous invitons à nous contacter si vous souhaitez avoir des conseils. Lors de la visite du technicien sanitaire apicole, vous pourrez aussi lui poser des questions.

  • Loque américaine :

C’est une maladie, due à une bactérie (bacillus larvae),  qui affecte le couvain operculé.

Signes cliniques : odeur de colle forte, couvain en mosaïque, opercules affaissés et sombres. Remarque : le couvain en mosaïque n’est pas spécifique à la loque américaine.

Causes favorisantes : tendance au pillage, mauvais comportement hygiénique, transfert ou réutilisation de matériel contaminé.

Les spores sont particulièrement résistants : ils résistent à la fermentation, pendant  40 ans dans le milieu ambiant naturel (écailles), à la putréfaction, aux basses températures (à la congélation), à l’ébullition (15minutes), pendant 8 heures à 100° de chaleur sèche, pendant 30 minutes dans le formol à 20%, aux ultra-violets…

Suspicion : le diagnostic effectué par le « test de l’allumette* » doit être confirmé par l’analyse en laboratoire.

Test de l’allumette : on introduit une allumette dans une alvéole. On retire. Si un filament se forme au bout de l’allumette (d’une longueur d’environ 1,5cm), on a une très forte probabilité de présence de loque américaine.  Ne pas jeter l’allumette à terre !

Traitement :   REAGIR RAPIDEMENT, en lien avec les services vétérinaires.

Suite à une suspicion clinique, si le diagnostic est confirmé par une analyse de laboratoire agréé, les services vétérinaires départementaux mettent en place des mesures sanitaires.

Le miel de corps et de récolte sera complètement détruit : il est impropre à la consommation, pour les abeilles ou pour les humains.

Si la colonie malade est faible, elle est asphyxiée par combustion de soufre. On brûle les cadres. On désinfecte le matériel et les équipements contaminés.

 

  • Aethina tumida :

On l’appelle aussi le « petit coléoptère des ruches ». Originaire d’Afrique, on le rencontre en Calabre (Italie) depuis  2014.

                                                             aethina tumida

C’est un petit coléoptère (7mm). Originaire d’Afrique, il arrive aux USA en 1998, en Italie en 2014. Il s’installe dans la ruche et…consomme tout, sauf la cire. Une colonie d’abeilles peut être décimée en quelques jours. Il peut vivre hors de la ruche.

On estime que aethina tumida a détruit des milliers de colonies aux USA depuis son arrivée dans ce pays.

La femelle pond ses œufs (jusqu’à 1000) n’importe où dans la ruche. Lorsque la larve a atteint son complet développement, elle sort de la ruche et s’enfouit dans le sol. La nymphose se déroule dans le sol au voisinage de la ruche. Lorsque l’insecte complet émerge, il est attiré par l’odeur de la ruche. Il peut voler jusqu’à 24 km, selon certains. Il peut vivre 2 semaines sans manger. Il peut se nourrir ailleurs que dans la ruche (fruits).

 

"A heavy infestation of small hive beetle larvae."

 

  • Tropilaelaps clarae

C’est un acarien, invisible à l’œil nu. Il n’a pas encore été rencontré en France. Il est présent en Asie, en Afrique depuis 1993.

Il agit uniquement sur le couvain fermé, avec deux types d’actions : une action spoliatrice (prélèvement d’hémolymphe), une action vectrice (inoculation de virus). On constate  des abeilles déformées, des abeilles et des nymphes atrophiées.

 

  • Noséma apis :

La maladie, classée en catégorie 1, est connue depuis très longtemps. Elle existe dans le monde entier. Elle est fréquente dans les zones aux hivers froids et humides. Elle est grave et contagieuse.

Symptôme : elle existe sous deux formes : latente, ou maladie avec symptômes. On estime qu’il suffit de 20 à 90 spores pour que les symptômes apparaissent. Noséma apis se développe dans le tube digestif. La maladie apparaît plutôt en sortie d’hivernage : devant la ruche ou dans la ruche, on constate une activité réduite, des abeilles traînantes (difficultés de vol), des souillures et déjections, des abeilles à l’abdomen grossi, une dépopulation progressive, une réduction de la grappe et du couvain.

Résistance des spores: plus d’un an dans les souillures, 6 semaines dans les cadavres d’abeilles, 10 minutes à 60°C, 30  heures au soleil.

Facteurs favorisants : hivernage sur miellat, humidité hivernale, absence de vol de propreté ou confinement, surconsommation hivernale (alternance de chaud et froid), race ou souche d’abeilles, âge des abeilles (abeilles d’hiver infectées par varroas), action des pesticides, pratiques apicoles (réutilisation de vieux cadres).

Traitement : actuellement, il n’existe aucun traitement.

Vous trouverez des compléments d’information dans les fiches techniques de la FNOSAD.

 

 

Dangers sanitaires de 2° catégorie :

 Autrefois, il s’agissait des « maladies à déclaration obligatoire », (MDO). Il peut exister des plans de lutte, qui peuvent devenir obligatoires, avec aides de l’Etat et de l’UE.

Sont classés en 2° catégorie : le frelon asiatique et le varroa.

  • Le frelon asiatique (vespa velutina)

A ce jour, nous n’avons pas de parade totalement efficace. Certains apiculteurs préconisent le piégeage de début de printemps (femelles fondatrices).

                                                                                             frelon asiatique

Il est arrivé en France en 2005. On le trouve dans tout le pays, sans prédateur connu. En vol stationnaire, il capture les abeilles. Il peut attaquer l’intérieur des ruches. Cinq frelons devant une ruche interdisent toute activité de butinage.

 

  • Le varroa (varroa destructor) :

                                                                                                                  varroa photo

Si le nombre de varroas est important, la colonie ne survit pas.

La varroase est une maladie parasitaire grave, très contagieuse qui atteint les abeilles adultes et le couvain.

Les symptômes :

Sur l’abeille adulte et devant la colonie: la maladie entraîne une baisse de l’activité, une diminution de la durée de vie, des abeilles mortes, des abeilles traînantes, des abeilles déformées, des abeilles et des nymphes atrophiées, des larves éliminées.

Chez le faux-bourdon parasité, on a observé une durée de vol divisée par 3, un nombre de spermatozoïdes divisé par 2.

Sur le couvain et dans la colonie : du couvain en mosaïque, des nymphes mortes, des nymphes vivantes et atrophiées sous l’opercule, des larves affaissées, des larves et des nymphes rongées, de fortes réserves de miel et de pollen, une dépopulation.

Les facteurs de propagation :

– les facteurs naturels: les mâles, l’essaimage, le pillage, la dérive, les désertions, les autres insectes.

– les facteurs inhérents à l’apiculteur : la transhumance, la concentration des colonies, la vente des essaims, le commerce des reines.

Le dépistage :

Par la mortalité naturelle : sur un lange graissé placé sous la ruche en dessous du plateau grillagé, on compte le nombre de varroas morts. S’il est supérieur à 10 par jour en  début d’été, 16 en fin d’été, à 6 au printemps, à 0,5 en hiver, il faut traiter.

D’autres méthodes de dépistage existent, plus complexes. Pour les connaître, vous pouvez contacter un Technicien Sanitaire Apicole (TSA).

Traitement :

Afin de maintenir le nombre de varroas dans des limites acceptables, un certain nombre de médicaments, bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché (AMM), existe. Le GDSA vous apporte une formation dans l’utilisation de ces différents médicaments. Par ailleurs, il vous permet de les acquérir à un prix intéressant.

 

 

Dangers sanitaires de 3° catégorie :

Tous les autres dangers.

  • Nosema ceranae

Elle a été constatée en France depuis 2006.

Symptômes : dépeuplement hiver comme été, pas de présence de diarrhée. Les causes probables sont : le manque de pollen, un pollen de moindre qualité. Lorsque la maladie est déclarée, on constate des abeilles plus petites, des altérations du tissu digestif. Cette maladie est très contagieuse.

  • Les intoxications

Les intoxications peuvent être de différentes origines :

  • naturelle (certaines plantes sont toxiques),
  • industrielle (fumées, eaux),
  • phytosanitaire (pesticides)……et autres.

On constate des intoxications aigües, avec mortalité massive et brutale, et des intoxications chroniques, avec déclin progressif de la colonie.

Signes cliniques : abeilles traînantes sur le sol, incapables de voler, de se redresser ; abeilles agitées de tremblements, avec des mouvements saccadés ; agressivité, affolement ; ruche sale ; régurgitations, abeilles mouillées.

Traitement : s’il s’agit d’une intoxication chronique, déplacer la ruche à plus de 3 km.

  • Les virus

Ils sont nombreux ; souvent, ils sont portés ou favorisés par varroa . Nous ne traiterons ici que deux d’entre eux :

                       Virus CBPV: il est responsable de la maladie connue sous différents noms ; maladie noire, mal de mai, paralysie chronique…Elle peut être confondue avec une intoxication.

Signes cliniques : abeilles tremblantes, abeilles noires brillantes et dépilées, abeilles plus petites.

Causes favorisantes : carence en protéines, miellat, forte densité d’abeilles.

Prévention : pas d’hivernage sur miellat, changer la reine, sélectionner la souche.

                       Virus SBV (Couvain sacciforme), cette maladie touche le couvain, au printemps.

Signes cliniques : couvain en mosaïque,  les larves sont jaune pâle, présence d’écailles noires non adhérentes .

Causes favorisantes : au printemps, la présence de varroas, la  faiblesse de la colonie.

Traitement : transvaser, changer la reine. La maladie doit disparaître pendant la miellée.